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Image ZA production
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Naviguer
à la Villette
(Le Monde 22 décembre 1997) Par
Annie Kahn
La
«salle de navigation» de l'exposition «Nouvelle image,
nouveaux réseaux »,qui vient d'ouvrir ses portes à
la Cité des sciences et de l'industriepour une durée d'un
an, réussit le pari d'expliquer Internet à un vaste public
Les organisateurs étaient formels. Pas question de transformer
l'exposition « Nouvelle image, nouveaux réseaux »
en un cybercafé. Pour initier le public à Internet, à
ses possibilités mais aussi aux débats qu'il suscite,
il fallait donc trouver un autre moyen. Maurice Benayoun et Bernard
Benhamou, de la société Z. A. Productions, ont relevé
le défi. Les talents d'artiste spécialisé dans
les images de synthèse de l'un et les connaissances en matière
de technologies cognitives de l'autre ont été mis à
profit pour créer un système qui allie individualisme
et formation d'un vaste public hétérogène.
Dans la pénombre de la «
salle de navigation », 11 écrans de 2 m X 1,50 m invitent
les visiteurs à la découverte. A moitié assis sur
des bancs où environ trois personnes peuvent prendre place, le
visiteur navigateur glisse la carte magnétique remise en guise
de billet à l'entrée de l'expo dans le lecteur ad hoc.
Le voyage peut alors commencer.
Voyage dans le cyberespace, mais
pas seulement ; une masse de documents visuels et sonores ont été
spécialement sélectionnés, montés, voire
conçus, pour l'occasion : vidéos, interviews, sites Web.
Pour les découvrir, le navigateur ne dispose que de commandes
très simples. L'ordinateur est d'ailleurs camouflé. «Quand
on montre généralement des réseaux, on montre des
ordinateurs. Conséquence : les gens voient le doigt et pas la
lune. Pour éviter cet écueil, nous avons voulu créer
un système le plus dématérialisé possible,
pour s'intéresser pleinement au contenu », explique Maurice
Benayoun. Pas de clavier, mais juste une boule en guise de souris et
un bouton pour cliquer. Les autres visiteurs intéressés
peuvent suivre le cheminement confortablement. La rétroprojection
évite d'avoir à jouer des coudes pour entr'apercevoir
ce qui se passe sur l'écran de l'ordinateur comme cela est trop
souvent le cas dans les expositions.
La navigation proprement dite s'organise à l'aide d'une boussole
en trois dimensions : l'« hypercube ». A l'écran,
un cube tourne autour d'un point fixe. Différents thèmes
glissent sur ses faces. En cliquant sur l'un d'entre eux, on accède
à un deuxième écran d'accueil, sur lequel s'affichent
les documents visuels disponibles dans le serveur pour commenter ce
thème.
Au fur et à mesure du cheminement,
la liste des sujets étudiés s'affiche à gauche
de l'écran ; moyen commode de visualiser le parcours déjà
effectué. A droite, une liste d'articles de presse permet d'approfondir
l'analyse. « Ils seront réactualisés en permanence
durant toute la durée de l'exposition », promet Bernard
Benhamou. « Le parcours doit pouvoir être différent
pour chacun », explique son partenaire. Ceux qui voudraient sortir
de ce voyage balisé peuvent aussi le faire en utilisant le moteur
de recherche Yahoo.
Le voyage peut durer de dix à
quarante-cinq minutes. Le système calcule la durée autorisée
en fonction du nombre de personnes présentes dans la salle. Impossible
donc de laisser un navigateur accaparer le système au détriment
des autres visiteurs. Mais le voyage peut ensuite se poursuivre dans
d'autres lieux : chez soi, par exemple. En se connectant ultérieurement
sur le site Web de La Villette, on peut, moyennant un mot de passe (le
numéro inscrit sur la carte magnétique), retrouver les
sites visités durant l'expo et reprendre ainsi, à domicile,
chez un ami ou dans un quelconque cybercafé, le périple
interrompu.
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